Pour la France, Friends avait dix ans d'avance

Phoebe et l'un de ses «enfants» dans «Friends


Le 6 mai 2004, NBC mettait un point final au soap le plus célèbre du monde en diffusant le 236e épisode de Friends. Parfaitement académique dans sa construction (22 minutes, rires enregistrés), la série a pourtant bouleversé les représentations sociétales au gré des aventures des six personnages.

Dix ans plus tard, on peut observer que nombre des thématiques évoquées sont devenues (au moins en France) des sujets de réflexion et d'empoignades nationales. Friends était-il visionnaire? Réponse en six points.

1. Mariage pour tous

Friends est fondé sur l'histoire d'amour compliquée entre Ross et Rachel. Lors du premier épisode, elle déboule au Central Perk en robe blanche, venant juste de s'enfuir de son propre mariage. Lui, éternel amoureux de Rachel, n'est malheureusement pas disponible, car marié avec Carol. Mais cette union va capoter, la faute à Susan, copine de Carol et petite amie en devenir.

Ainsi, dès la première saison, la série s'empare du sujet de l'homosexualité, en faisant un incroyable moteur narratif (et comique). La relation lesbienne ne s'arrête toutefois pas à un simple concubinage des deux femmes, Carole donnant naissance au fils de Ross, qu'elle élève avec sa compagne. Présenté comme une famille normale, le couple Carol/Susan finalise son amour dans la deuxième saison par un mariage.

Mariage lesbien, donc, en 1995/1996, sur les écrans du monde entier. Diffusée par NBC (un network et non le câble), la série assume pleinement un positionnement gay friendly, sans jamais émettre le moindre jugement moral, mais met surtout en scène, presque vingt ans avant les houleux débats qui agitèrent la France au printemps dernier, un mariage entre deux personnes de même sexe, qui plus est parents.



Venant d'un show grand public (environ 30 millions de téléspectateurs par épisode uniquement sur le sol américain), on ne peut être qu'épaté du progressisme que ce choix représente, alors que notre pays peine encore (...) Lire la suite sur Slate.fr