Télé-réalité : Enquête sur ce que rapportent les votes par SMS

Danse avec les Stars, The Voice, Nouvelle Star, Ice Show… Au total, chaque prime de ces émissions de télé-réalité donne lieu à plusieurs centaines de milliers de votes par SMS. Et si envoyer un texto pour sauver votre candidat préféré vous coûte en moyenne 0.50€, sachez qu’il rapporte énormément aux chaînes ! Découvrez les chiffres de ce business très lucratif.

S’il reste encore un mystère autour de la télé-réalité, c’est bien celui des recettes engendrées grâce aux votes par SMS. Au départ, de votre côté, un simple texto envoyé depuis votre canapé pour aider un candidat à ne pas quitter le programme. Mais derrière, un véritable business où aucune chaîne ne souhaite révéler le montant des sommes récoltées. Et selon une enquête du Parisien publiée en mai 2012, les groupes privés comme TF1 et M6 toucheraient sur chaque SMS de vote environ les deux tiers de la surtaxe. Puis ils reverseraient une partie de l'argent aux producteurs. L'autre tiers reviendrait alors essentiellement aux opérateurs.

Ainsi, à titre d’exemple, sur l’émission The Voice présentée par Nikos Aliagas, s’il en coûte au téléspectateur (en plus du prix habituel d’un SMS) 0,65€ par texto envoyé, TF1 peut donc obtenir 40.000 à 400.000 euros de bénéfices par samedi soir, estime Le Parisien. De plus, selon plusieurs experts, une saison entière de télé-réalité pouvant totaliser entre 10 et 20 millions de votes, la manne pour les chaînes serait estimée entre 4 et 8 M€. Mais d’après un article du site bfm.tv daté de février 2013, depuis huit ans, la Une aurait tout fait pour ne pas s’acquitter la taxe de 5,5% sur les SMS et les appels surtaxés. Une taxe instaurée fin 2004 et qui est reversée au Centre national du cinéma (CNC). Et selon un rapport du CNC, ce non paiement aurait constitué "un manque à gagner chiffré à 2,2 millions d'euros par an, soit un montant supérieur à celui encaissé". Cependant si TF1 payerait aujourd’hui la taxe depuis la décision du Conseil d’État, il semblerait que la chaîne "continue de contester son assujettissement", comme l’écrivait l'Inspection des finances en 2011. Mais quand un problème dans les votes survient, comment font les chaînes pour faire face au bug ?

• Télé-réalité : des votes truqués ?

Samedi 19 octobre 2013, à l’occasion du quatrième prime de Danse avec les stars 4, Damien Sargue, et Laury Thilleman avaient dû recommencer leur face-à-face en ouverture du show. En effet, en raison d'un bug informatique la semaine précédente, les votes des téléspectateurs n'avaient pas pu être exploités par la chaîne. Mais si TF1 avait proposé de rembourser aux téléspectateurs le coût des votes, sur le web les reproches des fidèles eux avaient fusé, notamment sur la page Facebook du programme. Ainsi, au-delà des centaines de commentaires criant à l'"arnaque" et à la "fraude", une pétition visant à s'opposer au report de l'élimination des deux artistes avait vu le jour. En effet, était-il vraiment juste pour ces célébrités de devoir apprendre une nouvelle chorégraphie et répéter toute la semaine pour peut-être ne rien pouvoir montrer ?

Mais si cet incident a agité le web l’année dernière, il est également à considérer que d’autres cas de bug ont aussi entaché la télé-réalité ses dernières années. A titre d’exemple, en 2006 M6 avait rencontré un problème similaire lors du premier prime de la saison 4 de la Nouvelle Star. Mais ici, les votes du public ayant été attribués aux mauvais candidats, la chaîne avait donc décidé d’annuler les éliminations et de redonner leur chance aux 14 chanteurs dans l’émission de la semaine suivante. De plus, point de remboursement, la somme perçue grâce aux votes avait été reversée à une association.

Enfin, plus récemment dans Secret Story 7, selon twittosphère, les votes pour la finale du jeu auraient carrément été truqués. En effet, d’après les internautes, les voix attribuées à Julien auraient été comptabilisées en faveur Vincent. Mais selon Benjamin Castaldi, lequel s'est récemment déclaré contre une version "all stars" de l'aventure, il n’y avait eu aucune falsification dans ces résultats.

Cependant, bien loin de la polémique, on retrouve à ce jour sur nos écrans un nombre incalculable de programmes pendant lesquels le public est invité à participer par SMS surtaxés. Un bénéfice financier que les chaînes ne souhaiteraient sans aucun doute voir s’envoler…