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Le combat des familles : Beaumont vs Katz !

Cette semaine, deux familles télévisuelles vont s’affronter… pacifiquement, je vous rassure. Une Famille Formidable, la série lancée en 1992 avec Anny Duperey et Bernard Le Coq, est de retour ce soir sur TF1 pour une saison 10 composée de 3 épisodes. Et deux jours plus tard, c’est La Famille Katz qui débarque en prime time sur France 2, avec Julie Depardieu et Catherine Jacob. Que le combat commence !

Une Famille Formidable

Ça parle de quoi cette saison ?

Catherine et Jacques ont beau être à nouveau inséparables, Catherine continue à voir secrètement François… Une situation assez inhabituelle pour une femme qui, généralement, prône la franchise et l’honnêteté.
Dans le premier épisode, c’est le retour du fils de Jacques, José, un jeune ado rebelle. Dans le deuxième, Catherine et Jacques récupèrent la maison familiale et profitent des vacances pour forcer toute la famille à participer activement aux travaux. Enfin, dans le troisième épisode, Reine, l’amie de toujours de Catherine, s’oppose à elle et brigue le poste de Maire.
Au milieu de tous ces chamboulements, Patricia va retrouver l’ouïe et Frédérique tombe dans les bras d’un riche critique vinicole. Et au cours des 3 épisodes, un personnage va trouver la mort…


Les points forts

L’attachement aux personnages est évident. On les connait depuis longtemps et les voir face à de nouveaux problèmes et gérer de nouveaux conflits fait partie du sel de la série.
L’interprétation est absolument impeccable avec un timing incroyable et un rythme d’enfer. Anny Duperey est particulièrement en forme dans un rôle qu’elle maitrise très bien mais qui, pour cette saison, présente des contradictions difficile à assumer. Cette trame est d’ailleurs la plus subtile et bienvenue.
On ne s’ennuie pas une seule seconde tant la série va à toute allure.

Mais…

Finie l’originalité des premières années. La série se vautre dans le vaudeville le plus éculé, avec fils perdu, obligatoirement mauvais garçon, trafiquant de drogue et rebelle, amant dans le placard et mari qui se lie d’amitié avec lui… Tout y passe. Les situations sont cousues de fil blanc, quelquefois grotesques (le frère moine qui cède sa maison) et toujours entièrement prévisibles.
Pire : on est dans le gros trait et, à de rares exception près, on assène les grandes vérités bien pensantes, de façon assez stéréotypée.

La Famille Katz

Ça parle de quoi cette série ?

Une famille attachante mais extrêmement dysfonctionnelle. La mère Katz s’est suicidée il y a des années et le père, Samuel, vient de mourir dans les bras d’une prostituée, déguisé en… Père Noël !
Il reste donc le frère Lenny, hypocondriaque et obsédé par l’entreprise familiale qu’il gère, et sa sœur Théa, psychiatre qui tente par tous les moyens de se libérer de l’emprise de cette sacrée famille.
Arrivent aussi une veuve en colère dont personne ne soupçonnait l’existence, un petit garçon muet obèse, une petite fée japonaise, deux frères jumeaux qui s’entrainent au plongeon de compétition, un grand-père tyrannique qui ne se sait pas atteint d’un début d’Alzheimer…

Les points forts

Un humour ravageur, incroyablement cynique et sans bornes aucunes, car de la mort (omniprésente) à la maladie, tout est évoqué avec beaucoup de franchise. Thalia Rebinsky, la créatrice de la série, me l’a confirmé : « On ne nous a jamais demandé d’être plus stéréotypés, plus accessibles. On n’a pas coupé une ligne de texte sans me poser la question. On a beaucoup argumenté et on était en face de gens intelligents et assez ambitieux pour ne pas neutraliser la singularité du projet. »
Les dialogues sont totalement hilarants et les personnages sont touchants et jamais caricaturaux. L’interprétation est formidable et on remarquera le retour de Michèle Mercier, alias Angélique Marquise des Anges, dans le rôle de l’amante secrète du grand-père Osie, confortablement installée depuis des années dans un appartement tout proche de celui de la famille, à l’insu de tous !

Mais…

C’est une première saison et il y a 13 personnages principaux dont il faut assimiler très vite le passé et le vécu. Comme la série possède un rythme infernal, si vous manquez 30 secondes, vous serez vite perdu.
C’est bien le seul problème que je peux noter avec cette formidable série au ton différent et innovant, un mot souvent galvaudé mais qui prend ici tout son sens. Cette Famille Katz est une réussite totale.

Alain Carrazé, directeur de 8 Art City

Crédit photos :
La Famille Katz © France Télévisions
Une Famille Formidable © TF1